Les thérapies non médicamenteuses pour soulager l’arthrose chez les seniors : quelles options efficaces après 60 ans ?
Les thérapies non médicamenteuses pour soulager l’arthrose chez les seniors : quelles options efficaces après 60 ans ?

Les thérapies non médicamenteuses pour soulager l’arthrose chez les seniors : quelles options efficaces après 60 ans ?

Comprendre l’arthrose chez les seniors : un enjeu de qualité de vie

L’arthrose est l’une des pathologies articulaires chroniques les plus répandues chez les seniors. D’après l’Assurance Maladie, elle touche environ 65 % des personnes de plus de 65 ans en France. Cette affection est causée par une dégénérescence du cartilage articulaire, induisant douleurs, raideurs et perte de mobilité. Elle impacte significativement le confort de vie et l’autonomie des personnes âgées.

Si les traitements médicamenteux (antalgiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens) sont souvent prescrits, ils ne sont pas sans effets secondaires. Plusieurs alternatives non médicamenteuses existent pour soulager durablement les symptômes et améliorer la mobilité. Ces méthodes sont encouragées par les professionnels de santé et les institutions publiques comme la Haute Autorité de Santé (HAS) dans ses recommandations de bonne pratique clinique.

Pourquoi recourir aux thérapies non médicamenteuses après 60 ans ?

Avec l’avancée en âge, le corps devient naturellement plus sensible aux effets secondaires des traitements pharmacologiques : troubles gastriques, interactions médicamenteuses, altération de la fonction hépatique ou rénale. Les solutions non médicamenteuses offrent donc un intérêt réel en limitant la surconsommation de médicaments, tout en apportant un soulagement durable lorsque correctement appliquées.

Par ailleurs, plusieurs de ces approches s’inscrivent dans une logique plus globale de bien-être, d’autonomisation et de maintien de la mobilité. Elles peuvent être utilisées seules ou en complément d’un traitement médical.

Les thérapies physiques : bouger pour mieux vivre avec l’arthrose

L’activité physique adaptée (APA) est aujourd’hui considérée comme une pierre angulaire de la prise en charge de l’arthrose, notamment du genou et de la hanche. L’HAS et l’Inserm recommandent la pratique régulière d’exercices doux et adaptés à l’état physique du senior.

  • Kinésithérapie : Le kinésithérapeute élabore un programme personnalisé visant à améliorer la mobilité articulaire, renforcer les muscles entourant l’articulation touchée et réduire les douleurs.
  • Marche nordique ou douce : Activité sollicitant peu les articulations, elle permet un bon travail cardio-respiratoire avec un renforcement musculaire des membres inférieurs.
  • Balnéothérapie : Les mouvements dans l’eau, supportés par la poussée d’Archimède, soulagent les articulations tout en permettant un travail musculaire efficace.
  • Yoga et Tai Chi : Ces disciplines douces intègrent des exercices de respiration, d’équilibre et de mobilité qui aident à maintenir une bonne posture tout en soulageant les raideurs.
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Les approches cognitivo-comportementales : mieux vivre la douleur

La douleur arthrosique peut générer de l’anxiété, des troubles du sommeil ou encore un isolement social. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), particulièrement utilisées dans les centres de traitement de la douleur, ciblent l’apaisement du ressenti douloureux et l’amélioration des comportements face à celui-ci.

  • Relaxation et méditation de pleine conscience : Ces techniques, validées par des études scientifiques (source : Revue « Pain », The Lancet), permettent de mieux gérer la douleur chronique grâce à une meilleure écoute du corps et une diminution du stress.
  • Groupes de parole et soutien psychologique : Particulièrement utiles pour les personnes seniors seules ou en situation de perte d’autonomie, ces dispositifs favorisent un bon moral et une meilleure résilience face à la douleur.

Les dispositifs médicaux et aides techniques

Les dispositifs médicaux sont reconnus par l’Assurance Maladie et peuvent faire l’objet d’un remboursement sur prescription médicale.

  • Orthèses (genouillères, chevillères, ceintures lombaires) : Elles soulagent mécaniquement l’articulation en la stabilisant.
  • Semelles orthopédiques : Elles corrigent les déséquilibres posturaux pour réduire la pression sur les articulations touchées (notamment l’arthrose du genou ou de la hanche).
  • Canne ergonomique ou déambulateur : Un bon appui diminue la douleur et augmente la sécurité lors des déplacements.

Il est recommandé de consulter un orthoprothésiste ou un ergothérapeute pour un accompagnement personnalisé. Ces professionnels s’assurent de la bonne adaptation des aides et de leur confort d’usage au quotidien.

La nutrition : un levier souvent sous-estimé

Le poids constitue un facteur aggravant majeur de l’arthrose, notamment au niveau des articulations porteuses (genoux, hanches). Un IMC (Indice de Masse Corporelle) élevé augmente les contraintes mécaniques.

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Adopter une alimentation équilibrée et ciblée en nutriments anti-inflammatoires est donc essentiel :

  • Oméga-3 : Présents dans le poisson gras (sardines, maquereaux, saumon), ils ont un effet anti-inflammatoire reconnu.
  • Fruits et légumes frais : Riches en antioxydants, ils protègent les tissus articulaires du vieillissement prématuré.
  • Éviter les aliments transformés : Charcuterie, produits industriels riches en acides gras trans et en sucres raffinés favorisent l’inflammation.

L’accompagnement par un nutritionniste ou diététicien peut apporter un soutien personnalisé, notamment en cas de pathologies associées (diabète, surpoids, hypertension).

Les médecines complémentaires : en quête de bien-être articulaire

Si elles ne remplacent pas un suivi médical rigoureux, les médecines alternatives peuvent convenir à certains profils. Elles doivent être encadrées et faire l’objet d’échanges avec un professionnel de santé référent.

  • Acupuncture : Issue de la médecine traditionnelle chinoise, elle peut réduire la perception douloureuse par modulation des centres nerveux.
  • Phytothérapie et compléments alimentaires : L’extrait d’harpagophytum, la glucosamine et la chondroïtine sont souvent mentionnés pour leur rôle potentiel dans le maintien du cartilage (avec efficacité modérée prouvée, selon les analyses de l’EFSA – Autorité européenne de sécurité des aliments).
  • Ostéopathie : Par des manipulations douces, elle peut restaurer une meilleure mobilité articulaire, en complément d’un traitement classique.

Adapter l’environnement quotidien pour soulager l’arthrose

Une adaptation du logement peut jouer un rôle crucial dans la prévention des chutes et la réduction des douleurs liées à l’arthrose. L’ANAH (Agence nationale de l’habitat) finance d’ailleurs certains travaux dans le cadre du maintien à domicile des seniors.

  • Installation de barres d’appui et de sièges de douche pour limiter les sollicitations articulaires.
  • Utilisation de mobilier ergonomique avec accoudoirs et assise à bonne hauteur pour éviter les flexions douloureuses.
  • Éclairage renforcé et sols antidérapants pour prévenir les risques de chute chez les personnes atteintes d’arthrose de la cheville ou du genou.
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Un ergothérapeute peut accompagner les seniors et leurs aidants dans l’évaluation des besoins et le choix des équipements adaptés.

Un suivi médical indispensable pour toute démarche

Quel que soit le type de thérapie envisagé, il demeure primordial de consulter un professionnel de santé. Un rhumatologue ou un médecin généraliste peut évaluer la sévérité de l’arthrose, proposer des examens complémentaires (radiographies, IRM) et orienter vers une prise en charge adaptée et pluridisciplinaire.

Le recours aux thérapies non médicamenteuses peut améliorer considérablement la qualité de vie des seniors, favoriser leur autonomie et limiter la progression des troubles articulaires, à condition d’être intégré dans une stratégie de soin personnalisée et encadrée.